Restauration

La vie en collectivité est au coeur des buts du CESM et, forcément, la vie en collectivité, çà passe aussi par l’estomac, de tous temps le moral des marins a dépendu de la qualité des vivres et des talents du cuisinier, qui est presque plus important que le commandant, à bord d’un navire : La mutinerie du cuirassé Potemkine était autant due à la qualité lamentable de la nourriture qu’aux contexte Politico-Historique de la marine du tzar Nicolas II.
Manger ensemble crée des liens, les Philologues vous le diront : Les mots copain et copine viennent tout droit du latin “Cum Pane” désignant celui ou celle avec qui on partage le pain.

Le CESM a, contre vents et marées, maintenu la possibilité de cuisiner sur place pour un effectif important: Il a fallu pour celà que les bénévoles se livrent, sur de nombreuses années à de complexes travaux de remise aux normes des cuisines, réfectoire et dépendances, en maîtrisant les très contraignantes normes françaises, puis européennes, bien plus sévères avec la restauration de collectivité (liée à l’hébergement) qu’avec un simple café – restaurant commercial. Les normes d’hygiène qui nous sont appliquées sont celles des cuisines d’hôpitaux ou des écoles et nous avons dû devenir pointus en matière de plinthes à gorge, revêtements en carrelage et en inox, traçabilité, marche en avant, relevé des températures de cuisson, postes de nettoyage-désinfection et autres incontournables des locaux de cuisine collectivité modernes.

Il a fallu percer, murer ou modifier en coupe-feu pas moins de quatorze portes dans la partie cuisines et dépendances, déménager la plonge,poser des dizaines de mètres de tuyaux, carreler intégralement les sols et les murs, installer une chambre froide, créer des lavabos et toilettes spéciaux pour le cuisinier, une installation de rinçage des légumes et créer carrément une porte et un couloir d’accès pour que, de la livraison des denrées à l’expédition des plats chauds, tout fonctionne suivant l’incontournable système de la “marche en avant”.

Bien des centres de vacances pour jeunes crées dans les années d’après-guerre sont passés, comme beaucoup de cantines scolaires, sous les fourches caudines des grands fournisseurs extérieurs de repas tout prêts à réchauffer ou bien ont tout simplement disparu pour n’avoir pas pu ou voulu remettre aux normes leurs cuisines …et au CESM nous l’avons fait, sans beaucoup d’argent, mais avec une solide dose de débrouille et avec un résultat qui n’a rien à envier aux réalisaions professionnelles, sous la surveillance étroite des autorités sanitaires, qui ne plaisantent pas, mais qui sont aussi de bon conseil quand il le faut.

Sain, abondant et hygiénique, d’accord, mais dans l’assiette, ça donne quoi ? En toute honnêteté, et vu les prix de la nourriture, le budget disponible et les tarifs de l’internat CESM, c’est parfaitement convenable , équilibré et nourrissant grâce aux talents du cuisinier ou de la cuisinière. Manger sur la plage, sous une tonnelle ombragée, face à la mer, une nourriture simple mais bonne, avec l’appétit (le meilleur des condiments d’après la sagesse populaire) que donne la proximité de la mer et la pratique du sport, c’est un luxe quotidien qui n’est pas si courant.

Une part de tâches communes existe toujours, après le repas, mais elle n’est guère contraignante: râcler son assiette dans la poubelle et mettre son couvert sur le chariot de la plonge, passer un coup de lavette sur la table du repas, c’est tout, la plonge à tour de rôle ne fait plus partie des bordées de service (normes obligent, il faut des bénévoles dédiés et formés). passé le café et la sieste digestive , il est temps d’aller sur l’eau ou sous l’eau (si c’est le déjeuner)ou d’organiser sa soirée….La bouffe ou les grandes heures de la vie!

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